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[La semaine infernale, Raoul Reyers] A l'amiable

The 2008-05-01 at 08:00 by Eddy. In La Semaine Infernale.

Vous savez, un divorce à l’heure actuelle, ce n’est pas si grave. Il y a tellement d’enfants de divorcés dans les classes des écoles qu’on entend parfois leurs condisciples dire qu’eux aussi ils voudraient que leurs parents divorcent pour avoir deux cadeaux à leur anniversaire.

Moi qui suis l’enfant de la famille Belgique, je me demande si ce ne serait pas la solution. J’avoue que j’ai un peu le sûr quand je les vois se disputer à longueur de journée pour des queues de cerises.

Le mari flamand : “J’en ai marre de payer pour ta sécurité sociale, si tu étais moins paresseuse tu ramènerais un peu plus d’argent à la maison ! Fais un peu un effort, ta sidérurgie me fait penser à tes bas qui plissent sur tes jambes, ton plan Marshall te rend moche comme si tu avais toujours des bigoudis sur la tête ! Ton taux de chômage est toujours aussi élevé et si tu restes en peignoir toute la journée sans te coiffer ni te laver, la situation ne va pas s’améliorer. Tu me fais honte Wallonie !”

Et la Wallonie de répliquer;

La femme wallonne : “Et toi Flandre, tu n’as pas de coeur, tu n’es attiré que par l’extrême droite, tu es un gros raciste primaire, un gros égoïste, tu ne penses qu’à gagner de l’argent, tu n’as aucune classe, tu ressembles à une foire au boudin, tu es vieux et arriéré, tu es tellement complexé que tu n’oses même pas vivre dans ta capitale. Tu préfères te réfugier au fin fond de ta province où tu peux rouler les R comme tu as envie. Tu me laisserais à la rue tout ça parce que tu n’as jamais avalé que mes parents étaient plus riches que les tiens !”

On en arrive à l’heure des reproches, des arguments odieux que l’on fait dire aux avocats. On entend des phrases du genre;

La femme wallonne : “Ecoutez bien Monsieur le juge, pendant la guerre il était tout le temps fourré avec les Allemands !”

Le mari flamand : “Elle n’a jamais fait aucun effort pour apprendre ma langue, d’ailleurs elle ne fait aucun effort pour rien !”

La femme wallonne : “Je ne l’ai jamais aimé, Monsieur le juge, et je suis restée avec lui pour son argent !”

Le mari flamand : “Elle dépensait l’argent sans compter, incapable de gérer son budget ! Des aides par-ci, des aides par là, des bouteilles de vin à Charleroi” !

La femme wallonne : “Il a monté les enfants contre moi.”

Le mari flamand : “Elle n’a jamais eu que de mauvaises fréquentations ! Moi je gagnais l’argent d’un côté et elle le dépensait de l’autre avec toute sa famille au chômage !”

La femme wallonne : “Je veux que le partage soit équitable, je garde le carnaval de Binche, la citadelle de Namur, Durbuy, les gaufres de Liège et Bruxelles, pas les gaufres de Bruxelles, la ville de Bruxelles !!!”

Le mari flamand : “Oui, ben moi je garde le port d’Anvers, celui de Zeebrugge, Knokke, Gand et c’est moi qui prends Bruxelles et aussi Durbuy parce qu’il n’y a que des Flamands et en échange je te donne la famille royale.”

La femme wallonne : “Ah non, hein, on partage la famille royale hein ! En tous cas, tu peux garder tes Bart Dewever, tes Filip Dewinter, tes Yves Leterme, tes Bart Somers et tutti quanti !”

Le mari flamand : “Tu peux parler toi avec tes Olivier Maingain, tes Elio Di Rupo, tes Michel Daerden enzovoort.”

La femme wallonne : “Tèsse tu grosse biesse.”

Le mari flamand : “Salut en de kost.”

Voilà, espérons juste que les enfants pourront encore savourer l’iode de la côte flamande et humer l’humus de la forêt ardennaise. Une séparation à l’amiable est toujours pénible au début, mais avec le temps, tout fini par s’arranger. J’espère juste que la Wallonie ne va pas se “mettre” avec le Luxembourg, il n’a pas l’air drôle du tout celui-là.

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