[La semaine infernale, Frédéric Jannin] Stef! Ste-ef!
The 2008-06-15 at 20:02 by Eddy. In La Semaine Infernale.
Stef! Ste-ef!
La coupe est pleine! Je suis au bout du rouleau! Je ne sais plus quoi faire! Démissionner? Quitter la ville toutes affaires cessantes? Changer de vie, changer de tête? Me terrer dans ma cave le temps que ça se tasse?
Je vais craquer, tourner casaque, péter les plombs, un câble, une durite. Je n’en peux plus! Steeef. Il faut faire quelque chose!
Tu sais que j’aime bien les gens, en général. Les gens (ouéééé), les gens sont très gentils avec moi. La plupart du temps, les marques de sympathie fusent. Je suis même plutôt habitué à être montré du doigt, avec un sourire complice, un clin d’oeil, un mot en bruxellois crié bien fort, ou un «En tout cas vous me faites rire, avec le gros, là…»
Mais là, je ne sais plus de chemin… Ils se sont tous donné le mot! Sans exception. Il faut les voir venir. Partout. En rue, au magasin, au restaurant, même aux séances de dédicaces, ils viennent tous avec leur bête question:
- Alors, le film de votre ami? Vous l’avez vu? C’est comment? Ça vaut la peine? Ça vaut la peine. Cette question!
J’aurais dû prévoir. Evidemment qu’ils allaient tous me demander! Et chaque fois, il y a ce moment embarrassant, ces quelques demi-secondes où je ne sais pas trop si je dois tout expliquer ou inventer des trucs ou développer. J’ai décidé donc de profiter de cet espace pour en finir une bonne fois pour toutes avec la question de savoir si «ça vaut la peine».
D’abord, un. C’est sûr que j’adore ce film, puisque j’adore Stef. Je pourrais me lancer dans un exposé sur l’influence de l’approche de l’oeuvre quand on connaît l’artiste, ou de l’artiste quand on connaît l’oeuvre. Mais pas ici, pas maintenant.
En plus, à un moment, je me suis dit: je devrais peut-être me montrer mitigé, pas dupe, voire très critique (du genre Hugues Dayez, là, prof d’école pas du tout frustré, pas du tout «pourquoi pas moi?») mais là, ce serait passer à coup sûr pour un gros aigri jaloux et envieux. Mauvaise idée.
Le truc, c’est que j’ai vu ce film (plusieurs fois) en examinant chaque petit détail, chaque plan dans le moindre millipoil, comme si j’étais à côté de mon camarade et collègue et ami, derrière la caméra, à réfléchir au bon choix de l’axe, de l’élément de décor, à me demander si j’aurais choisi tel comédien, tel bruitage, et tchic et tchac…
Question comédiens, justement. Il faut les entendre. Les gens (ouééé):- Dis, c’est Jean-Paul Rouve? Le comique français, là? Alors, c’est vrai que ton collègue, là, va bosser avec les Robins des Bois? Ah! ça, c’est la France, hein! Ils ont déjà eu Geluck! Fuite des cerveaux!
En fait, je devrais préparer une réponse toute faite. Une photocopie ou un stencil. Une feuille polycopiée avec:1. Oui. Le long métrage de Stef est très bien.2. Non, je ne joue pas dedans.3. Oui, il l’a fait tout seul.4. Non, ce n’est pas un film pour rigoler. (mais on doit le classer dans quel tiroir, alors ? comédrame ouuuu ?).5. Non, nous n’habitons pas ensemble.6. Non, nous ne sommes pas fâchés.7. Oui, ÇA VAUT LA PEINE ! ALLEZ VOIR LE FILM DE STEF ! ALLEZ-Y TOUS !
Bon, Stef, dès que tu en auras fini avec «Bunker Paradise», faut absolument qu’on avance sur cette comédie musicale avec Laurence Bibot. Ah! Je l’ai lu dans la presse! Quoi? Ah? Marka veut pas ouuuu?
