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[La semaine infernale, Frédéric Jannin] Mais tu dors!

The 2008-05-01 at 08:00 by Eddy. In La Semaine Infernale.

E lle: Chéri? Tu dors?

Lui: Hein? Euh… non… quoi?- Je te demande si tu dors, je ne voulais pas te réveiller…- Ah euh, ben, non, là, je ne dors plus. Puisque je te réponds…- Ah, OK. Bon, ben non, non, je vais te laisser dormir…- Mais non, vas-y, je t’écoute.- Rhoooooo, c’est parce que je viens de faire un rêêêêve, dis!- Ah? Bon, ben oui, c’est normal. Quand on dort, parfois…- Je te raconte!- Euh… (il bâille) oui, oui, vas-y si tu veux…- Ça se passait ici, dans la maison, mais sauf que tous les murs s’étaient effondrés et tous les étages étaient l’un à côté de l’autre, tu avais la cuisine juste à côté de la salle de bains… Bizarre! Brrr, j’en ai encore des frissons rien que d’y penser…- Mmh… Et?- Et tu étais à côté de moi mais à la place de ta tête, c’était celle de Clint Eastwood.- Quel cauchemar!- Non, oui, enfin, ça c’est normal, rappelle-toi, on a parlé de Clint Eastwood à la télé hier soir, ça doit être pour ça. Mais le plus bizarre, c’était que tes mains, enfin ses mains, me touchaient partout comme ça, et se frottaient. Parce que c’était pas des mains, c’étaient comme des peaux de chamois de toutes les couleurs, qui me frottaient et ça me faisait un bien fou et en même temps des sensations étranges, comme ça brrr…- Oui. Intéressant…- Puis Clint, enfin toi, me récitait des poésies de Maurice Carême dans un wallon incompréhensible…- Tiens, il a écrit des poésies en wallon, Maurice Carême?- Euh, non mais ça n’est pas la question, c’était un rêve, pas un documentaire sur Maurice Carême…- Oui, pardon, continue.- Là, le plus terrible, c’est qu’à un moment, un grand oiseau est venu se poser sur la tête de Clint, euh, sur ta tête, et c’était un gros oiseau bleu, qui avait la tête de… je te le donne en mille…- Ta mère.- Ma mère! Comment as-tu deviné?- Facile, tu me la donnes souvent en mille, ta mère.- Mais tu comprends ça toi? Un grand oiseau avec la tête de ma mère! C’est incroyable, non?- Mais non tu sais, c’est normal… il y a toujours une référence à ce qu’on a vécu la veille, et je te rappelle qu’on a mangé des oiseaux sans tête hier midi…- Oui toi, tu as l’art pour interpréter les rêves, hein! Mais attends! Le plus fort: à ce moment, il y a dix-huit violoncellistes nus qui surgissent de nulle part et qui font une musique comme je n’en ai jamais entendu.- Dis, mais ce n’est plus un rêve, c’est carrément un clip des années quatre-vingt! Il n’y a pas Jeanne Mas dans ton clip, euh, ton rêve?- Ça va, hein, si c’est pour te foutre de moi, j’arrête tout de suite!- Non, non, continue, je suis toute ouïe, pendu à tes lèvres…- Donc, Clint, l’oiseau bleu, les musiciens… Ah oui, alors, les cloches se mettent à sonner et lâchent des immenses oeufs qui tombent dans la maison et qu’on ramasse pour mettre dans un immense panier.- Ah, là, je crois comprendre, c’est facile d’analyser les rêves…- Des oeufs un peu comme des Kinder. Chaque fois qu’on en cassait un, il y avait une surprise dedans…- Ah, ben, tu vois, ça doit être le sponsor, tu as dû faire un rêve sponsorisé…- Oh ça va! J’ouvre un des oeufs, et j’y trouve le petit collier que j’ai reçu de ma grand-mère et que j’ai cherché partout…- Ah! Tu vois? Je t’avais bien dit qu’on finirait par le retrouver.- Dis, si tu m’interromps tout le temps… Alors, je mets le collier et en un coup je me transforme en une grande cigogne…- Houlaaa!’tention la grippe aviaire, hein!-… et je me mets à survoler un décor magnifique. Genre le grand Canyon du Colorado, mais avec plein de couleurs bizarres qui changent tout le temps, c’était sublime! Des roses, des bleus, des fuschias, des oranges, mmh… Jamais vu de si belles couleurs, et la musique me trottait dans la tête, et il y avait une pluie de pétales de roses et tout le monde me faisait des signes gentils en me voyant voler… c’était… euh, c’était… mais TU DORS!!!

Voilà, je ne sais pas vous, mais moi, l’analyse des rêves, ça m’endort…

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