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[La semaine infernale, Frédéric Jannin] Faut apprendre à dire «non»

The 2008-05-01 at 08:00 by Eddy. In La Semaine Infernale.

Oui, Jacques. Ah? C’est à moi? Déjà? Mais c’est fou, j’ai l’impression de finir seulement mon billet de la semaine dernière! Vous êtes sûr que? C’est hallucinant comme les semaines passent vite! C’est infernal. Pffffff… un billet très comique de rigoler pour bien montrer qu’on est très humoriste. Un billet d’humeur, dites. Si seulement j’étais de bonne ou de mauvaise humeur, ce serait plus simple. Mais voilà, je ne suis pas d’humeur. Tout court. En plus, je vous jure que je n’ai pas eu la moindre milliseconde pour me renseigner sur ce qui s’est passé dans le monde cette semaine. Mais oui, mais ça, c’est à cause de toutes ces mondanités aussi, hein! Faudrait que j’apprenne à dire non. Pas facile.

La nuit de la Havane, par exemple, vous pourriez refuser ça? C’est Eric Boschman qui m’a dit de venir. J’obéis toujours à Eric. Un somptueux banquet de 400 personnes dans un hôtel de luxe. Un repas délicieux, foie gras, testicules de veau, miam, des vins millésimés à volonté, des desserts «chocolat/feuille de tabac». Marcolini, qui était d’ailleurs à ma table et qui vous embrasse. Une tablée saupoudrée de créatures de rêve, miam miam. Un orchestre de 20 musiciens cubains, des danseuses indigènes, miam miam miam! Le seul hic, c’était tous ces fumeurs de cigares. Déjà à l’apéritif, puis entre chaque plat, un Havane! Je vous jure que c’est vrai… Quatre Havanes en un repas, et ce serait scandaleux de refuser, c’est hors de prix! En plus ce serait mal vu, c’est la nuit du Havane. Et 400 personnes fois quatre cigares, ça fait 1 600 boulons, grâce à qui le Théâtre de l’Hôtel Plaza se transforme en plus grand cendrier du monde. «Viva la revolucion». J’ai l’air de me plaindre, mais c’était délicieux.

Le lendemain, dans un autre genre, il y avait l’anniversaire du Théâtre de la Toison d’Or. Hey, bonnannif’, Nathalie! En fait de Toison d’Or, je peux me tromper mais j’ai l’impression que ce théâtre du rire se transforme petit à petit en théâtre du transformisme. Attention, j’ai rien contre, hein… Ne me taxez pas d’homophobe, je ne suis phobe de rien, d’ailleurs. J’ai la phobie en horreur! Mais c’était marrant de voir comme les hétéros étaient regardés de travers, marginalisés, tout juste tolérés. Un peu comme si j’avais refusé de fumer le cigare à la nuit du Havane. Je pense que Bob et Georges, et les spectacles de Maman, ce n’est qu’un début d’une grand série. Sacrée Bibot! Elle nous étonnera toujours… Et pendant ce temps, Marka s’en branle. Enfin, c’est ce qu’il a déclaré à la presse, non? Quand elle est partie, il pratique l’onanisme, au lieu d’aller voir ailleurs. Il n’y a pas de mal, tout le monde le fait. Au moins, lui, il ne change pas de sexe, en tout cas pas encore tout à fait. Qui sait, un jour peut-être, il se fera appeler Markette et chantera une reprise de «Mon truc en plumes». Ça peut marcher.

Je dis que je ne sais pas dire non, mais parfois trop c’est trop. Au milieu de toutes ces mondanités, j’avais accepté de participer à un match de basket dans le centre de Bruxelles. Un match de basket?

- «Vous savez, je ne fais jamais de sport, demandez plutôt à Kroll.

- Non non mais vous verrez, ça ne dure que deux minutes, pour la presse et pour marquer le coup.

- Mais quel coup? C’est pour une bonne cause?

- Oui, euh, c’est pour encourager à dissuader, euh, les jeunes du quartier.

- Oui, euh, les encourager à quoi? Les dissuader de quoi? De jouer au basket?

- Non, oui, euh, je ne sais pas bien, je suis stagiaire, je vous envoie le dossier et je vous compte parmi les joueurs, alors.»

Jamais reçu de dossier. Bon. Je ne suis pas allé au match de basket. J’ai dû trouver des tonnes d’excuses: la soirée Havane, l’anniversaire du Théâtre du changement de sexe de Marka, le spectacle de poésie de Jacques Mercier, le Jazz Marathon, la Zinneke Parade, la manif anti-raciste, j’ai l’embarras du choix. On ne peut pas tout faire, hein. Les semaines passent si vite!

Voilà pourquoi je n’ai pas pu faire de billet, aujourdhui.

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