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Qui pourrait résister à l’emprise d’une petite baisse de moral dans notre pays en cette époque formidable ? Ce qui parvient à atteindre notre santé mentale c’est sans doute l’accumulation de choses désolantes. Si je fais un petit point de la semaine écoulée, j’ai du mal à sourire spontanément.

Tout a commencé avec cette manif des travailleurs de VW. Même une bonne manif pour une bonne cause, ça ne marche plus comme avant ! 25 000 contestataires selon les organisateurs, 14 000 selon la police ! Même les organisateurs de manifs n’arrivent plus à mentir suffisamment pour annoncer un nombre équivalent au double de celui calculé par la police. Tout fout le camp ma petite dame !

Et puis le lendemain, je regardais mollement un de ces débats télévisés stériles où nos tribuns wallons distillaient encore des arguments de catégorie supérieure, ceux qui mériteraient une prime de clairvoyance pour la justesse de leurs analyses. Et bien tous ces visionnaires wallons faisaient peine à voir. Hurlant des noms d’oiseaux à tout vent, perdant du temps précieux en s’invectivant les uns les autres alors qu’il serait si simple de faire son mea culpa et d’essayer de remonter la pente petit à petit. Non, c’étaient des petits règlements de comptes entre amis du genre : “Et bien vous étiez dans l’opposition et vous n’avez rien fait, na !”, disait un ministre wallon, coiffé comme Jacques, d’un air aussi convaincu que les acteurs des feux de l’amour à qui on souffle le texte dans une oreillette.

Plus tard au JT, j’ai entr’aperçu Serge Kubla en costume de week-end. Enfin j’imagine qu’à Waterloo un pantalon jaune et un veston sport s’appelle un costume de week-end. Ou alors c’est ma télé qui déconne, mais c’était le seul avec un pantalon jaune pendant tout le journal. Serge Kubla qui avait eu une idée, celle de contrôler toutes les communes belges. Un peu comme si quelqu’un avait proposé de mettre des extincteurs à l’Innovation après l’incendie de 1967.

Déjà énervé par le vent qui chatouillait ma toiture et la bruine qui m’empêchait de brûler quelques calories sur le bitume avec mon vélo, je continuais à vaquer sur Internet pour apercevoir un commentaire sur mon blog. J’ai pu y lire ceci : “De… tu ne me connaît po, posté le Samedi 02 décembre 2006 à 19:15. - Tu a l air vieu quand meme pour avoir un sky nn ? fin c po grave o moin tu a un com’s.” Sans doute un commentaire, que j’imagine écrit par un jeune ayant dû apprendre à écrire par correspondance ou par téléphone car possédant la langue de manière tellement phonétique que j’ai l’impression que ce n’est pas la même que la mienne. Je ne me réjouis pas de recevoir sa lettre de motivation pour un travail futur et surtout éventuel. Comme s’il y avait un âge pour écrire sur un blog ! Jean-Jacques en fait bien un toutes les semaines et Jacques égaye le sien de commentaires autrement plus poétiques que des habituels “Ouais cè Pamela ma meilleur amie et que je l’m bocou” accolés à une photo de grosse fille un peu sale dévoreuse de hamburgers.

Deux jours plus tard Didier Reynders et Elio Di Rupo continuaient à se chamailler pour défendre leur honneur, mot sans doute un peu galvaudé au jour d’aujourd’hui dont je vous rappelle la définition. “Honneur : dignité, fierté, loyauté, éthique d’un individu, ou d’un groupe. Une déclaration sur l’honneur; engager son honneur ou celui du groupe auquel on appartient.” Voilà une petite définition qui remet les idées en place ! Nos deux politiques continuaient donc à se chamailler comme des potaches, sans doute pour éluder la dernière sortie nationaliste flamande, ce qui m’acheva moralement, sans oublier encore une fois cette pluie d’automne, des amis à consoler pour leur faire oublier la chute des feuilles, un de ces rhume qui vous accompagne tout l’hiver et une pile de catalogues de jouets et de cadeaux pour les fêtes qui vont réduire votre portefeuille en une peau de chagrin.

Et bientôt le sapin de Noël qui va salir la voiture, énerver le chat et qui comme moi aura bientôt les boules, comment voulez-vous encore péter la joie après tout cela ? Enfin comme dirait l’autre, on n’est pas si mal !